eco

1 Environnement

2 Économie

3 Territoire

4 Histoire

1 Environnement

LE MAÏS, CULTURE DE PRINTEMPS

Les semences de maïs sont semées au printemps, de mi-avril à fin mai suivant les régions et les conditions climatiques de l’année. Après le semis, la plante se développe sur une durée de 7 mois environ.

Son cycle se décompose en 3 phases de développement bien distinctes :

cycle vie mais

1. La phase végétative

Il s’agit de la première étape, incluant la germination. Les racines se forment, la tige et les feuilles aussi. Une fois la température du sol au-delà de 10°C, la germination a lieu. Les premières feuilles apparaissent alors à la surface du sol : c’est la levée. À ce stade, apparaissent les racines des couches superficielles du sol.

2. La phase de la reproduction

Cette phase débute par la formation des organes reproducteurs. À ce stade, 6 à 8 feuilles apparaissent, et avec elles, la panicule mâle (organe de reproduction mâle), qui contient les étamines et le pollen. Quelques jours plus tard, apparaîtront les fleurs femelles, qui donneront les épis.

Lors du développement des fleurs femelles, on observera l’apparition de soies (des récepteurs du pollen, qui féconderont l’ovule par la suite).

Ce stade marque la fin de la floraison et le commencement de la fécondation et du remplissage des grains, suivi de la maturation des épis.
La fécondation des fleurs femelles par le pollen se déroule généralement en juillet-août. Ce processus demandant beaucoup d’énergie au maïs, c’est une période cruciale à laquelle la culture est particulièrement sensible au manque d’eau et d’éléments nutritifs.

soie maïs
Soie de maïs

3. Le développement du grain et la maturation

Les grains de maïs se gorgent d’eau, de glucose, et d’éléments nutritifs issus à la fois du sol et de la photosynthèse. La photosynthèse est le processus bioénergétique par lequel la plante transforme les nutriments du sol ainsi que le CO2 atmosphérique en énergie. Ce phénomène est rendu possible grâce à l’énergie du soleil, capturée par la chlorophylle.

Les grains atteignent la maturité entre fin septembre et novembre selon les variétés. La récolte a lieu lorsque la plante jaunit et se dessèche.

Dans le cas où la plante serait destinée à devenir du maïs fourrage pour nourrir les bovins, celle-ci peut être récoltée avant la maturité du grain, vers août-septembre.

Comment l’agriculteur choisi ses variétés ?

Chaque variété de maïs à sa propre durée de cycle de développement. On appelle ce cycle le « niveau de précocité » de la plante. Cette durée est essentiellement déterminée par les besoins en chaleur de la plante qui, associés aux données météorologiques, permettent de déterminer les zones de culture possibles de chaque variété.


L’agriculteur choisit donc la précocité de sa variété en tenant compte de son sol et du climat dans sa région.

Plus une variété est tardive, plus elle sera productive, mais plus elle aura besoin de chaleur. Une variété précoce supportera mieux le froid, mais le rendement pourra être moins important.

De l’eau mais pas trop

Comme toutes les plantes, le maïs a le plus besoin d’eau au moment de sa floraison. Culture d’été, la floraison du maïs a lieu en juillet. De ce fait, il a parfois besoin d’être irrigué, ce qui lui confère une réputation de culture gourmande en eau. Pourtant, les trois quarts des surfaces de maïs françaises se satisfont de l’eau de pluie !

Le maïs, une plante disciplinée

diagramme eau pour 1kg matiere seche

Modération

En agriculture, on mesure le rendement d’une culture en matière sèche. Ainsi, pour produire 1 kg de matière sèche de maïs, il faut seulement 460 L d’eau, ce qui en fait la plante la moins gourmande parmi le blé, le soja, la pomme de terre et le riz.

Avec le sorgho, le maïs est la culture qui sait le mieux gérer sa consommation d’eau. Sa très bonne photosynthèse et sa faculté à limiter sa transpiration lui permettent d’avoir une très forte résistance à de hautes températures. Il peut aussi redémarrer sa croissance après un épisode de manque d’eau assez prolongé : il sait attendre l’eau.

Tolérance

Grâce à l’amélioration génétique, la tolérance au stress hydrique des nouvelles variétés de maïs a augmenté. Ainsi, ils résistent mieux et plus longtemps aux épisodes de sécheresse.
Les rendements moyens nationaux continuent à progresser malgré une baisse relative des surfaces irriguées. Les mécanismes de tolérance sont complexes et les gènes impliqués sont nombreux, mais leur connaissance de plus en plus affinée permet d’espérer l’arrivée de variétés qui supportent de mieux en mieux les épisodes de sécheresse.

Des consommateurs exigeants

L’irrigation du maïs est essentielle surtout pour répondre aux besoins des consommateurs : si on arrêtait l’irrigation, qui sert à sécuriser la production tant en qualité qu’en quantité, seulement sur le quart des surfaces, on perdrait 4 millions de tonnes de maïs grain. Il faudrait gagner au minimum 600 000 hectares d’espaces cultivables pour compenser le manque de céréales !
De plus, dans certaines zones et pour des productions spécifiques (maïs semences, doux, popcorn), l’irrigation est obligatoire dans le cahier des charges des industriels pour assurer la qualité recherchée par les consommateurs.

Des tricots quoi ? Des trichogrammes

Le maïs est l’une des grandes cultures qui reçoit le moins de produits phytosanitaires à l’hectare : il utilise peu d’insecticides et de fongicides, à raison de 1,5 passages de pulvérisateurs pour un champ de maïs contre 2 à 6 (voire plus) dans les autres grandes cultures. L’essentiel des traitements concerne le désherbage – qui peut se faire mécaniquement –, tandis que la lutte contre les insectes nuisibles peut se faire, de différentes façons comme le traitement par biocontrôle avec les trichogrammes.

Les trichogrammes, ça ne sonne pas très « bio » comme nom. Et pourtant !

Les trichogrammes sont des insectes très utiles pour la culture du maïs. Sans insecticide et sans les trichogrammes, le maïs peut être envahi par la pyrale ; un insecte ravageur qui entraîne des pertes de rendement et une dégradation de la qualité sanitaire des cultures. Deux méthodes principales de lutte contre cet insecte existent : chimique ou biologique. Cette dernière consiste à utiliser des organismes vivants prédateurs de la pyrale, les trichogrammes, pour protéger la plante. Ces micro-guêpes se reproduisent en parasitant les œufs de la pyrale, empêchant ainsi la naissance des chenilles ravageuses.

Plus précisément…

Qu’est-ce que c’est ?

Le trichogramme est un hyménoptère de la même famille que l’abeille ou la guêpe. Il mesure environ 0,8 mm, c’est pourquoi on parle souvent de micro-guêpe ou micro-hyménoptère.

Comment agissent-ils ?

Les trichogrammes sont conditionnés dans une capsule qui, une fois déposée, manuellement ou par lâcher de drone, les libère. Les capsules contenant les trichogrammes sont placées sous les feuilles de maïs, à proximité des œufs des pyrales, afin que les trichogrammes ainsi délivrés pondent leurs propres œufs dans ceux des pyrales. Pour une mesure efficace, un champ de maïs doit contenir au moins 25 capsules de diffusion par hectare, qui doivent être disposées dès le début de la ponte des pyrales. Les réseaux de Surveillance Biologique du Territoire aident à la détermination des dates optimales de pose, en suivant les dates de chrysalidation des larves de pyrale.

Comment agissent les trichogrammes pour lutter contre les ravageurs ? Exemple avec Trichotop Max !

Quels sont leurs atouts ?

Inoffensifs pour l’homme, efficaces contre la pyrale, les trichogrammes sont parfaitement adaptés à l’utilisation en zones sensibles (proximité d’habitation, de cours d’eau, champs avec présence de personnes comme les castreurs de maïs semence…). Le trichogramme étant spécifique de la pyrale, il ne détruit pas les autres insectes présents dans la parcelle, notamment les parasites et prédateurs de pucerons ainsi que ceux de la pyrale.

L’adaptation, le maître mot du maïs

Adaptation aux climats

Grâce à la sélection, le maïs s’est adapté à différents climats avec le développement de variétés plus rustiques.  Elles résistent mieux au froid, à la sécheresse et ont de meilleurs rendements plus réguliers d’une année sur l’autre. Du nord au sud, d’est en ouest, le maïs se cultive partout et même jusqu’à 1 000 m d’altitude.

Adaptation des producteurs

Les producteurs de maïs font bon usage des progrès dans la filière, et rapidement : ils adaptent leur stratégie de semis à l’évolution climatique, choisissent la variété en fonction du climat, de la nature des terres cultivées et de leur potentiel… Par exemple, le semis précoce permet d’avancer la floraison à une période où il ne fait pas encore trop sec.

Adaptation aux exigences…

… De qualité

Depuis plus d’un demi-siècle, grâce au travail des sélectionneurs de semences, les variétés de maïs n’ont cessé d’être améliorées pour répondre à la diversité des utilisations (amidon, grains, semoule, fourrage…). Pour satisfaire les attentes des consommateurs et des industriels, les sélectionneurs tiennent compte de critères qualitatifs, comme la  teneur en amidon et, en protéines contenues dans le grain, ou encore, la valeur énergétique dans le cas du maïs fourrage destiné aux ruminants.

… De rendements

Les travaux réalisés par les sélectionneurs et la filière semence ont permis de produire des variétés de maïs plus résistantes aux aléas climatiques et biologiques: tolérance à la sécheresse, résistance à la verse*, tolérances aux maladies et aux ravageurs de la plante… Cette rusticité offre aux agriculteurs une régularité de leurs rendements. Plus résistants, ces maïs sont donc moins gourmands en compléments extérieurs ; par exemple l’apport d’azote et l’application de traitements phytosanitaires sur les cultures de maïs sont limités.

Verse : Accident de végétation où la culture se retrouve couchée au sol en raison d’intempéries, d’attaques parasitaires ou d’accidents physiologiques, entrainant une baisse importante de rendement, voire la perte de la récolte.

Patience et longueur de temps…

Mais cette adaptation par la sélection variétale, est un travail de longue haleine et d’anticipation car il faut en moyenne 10 années de recherches nécessaires avant de commercialiser une nouvelle variété. Les chercheurs doivent savoir anticiper les besoins des agriculteurs et attentes de consommateurs et des citoyens.

Le maïs pour lutter contre le changement climatique

Par action directe

Un purificateur d’air

Grâce à sa très bonne photosynthèse, le maïs absorbe plus de CO2 et rejette plus d’oxygène que la plupart des autres plantes. Un hectare de maïs produit 16 à 32 tonnes d’oxygène, soit 2 fois plus à l’hectare que la forêt !

Une pompe à CO2

Grâce au mécanisme de la photosynthèse, qui prélève le CO2 de l’atmosphère pour nourrir et faire se développer la plante, les grandes cultures sont de véritables puits de carbone. Dans ce domaine le maïs est la culture la plus performante. Cette plante est en effet dotée d’une photosynthèse qui fixe plus de CO2 que les autres grandes cultures françaises – 70 millions de tonnes de CO2 absorbées par an en France. Et plus son rendement est élevé, plus la quantité de CO2 capté est importante. Le progrès de la sélection variétale fait donc également progresser les performances environnementales.

Le Maïs, pompe à carbone

Une réserve à carbone

L’autre levier pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) est de stocker davantage de carbone dans le sol. C’est là un atout incontestable du maïs : pour une tonne de grains produite, une tonne de biomasse peut être restituée au sol sous forme de feuilles, de tiges et de racines. Le broyage de ces résidus et leur incorporation au sol appelée le « mulching » facilite la transformation de cette matière organique dans le sol en humus stable, forme de stockage de carbone. Chaque année en France, près de 4 millions de tonnes de carbone sont restituées au sol !

Par action indirecte

Une culture autonome

Outre sa capacité à absorber et à stocker le carbone, et à le rejeter sous forme d’oxygène dans l’air, le maïs est une plante peu gourmande en azote et en traitements. Le faible niveau d’intervention nécessaire offre donc déjà un bilan carbone très raisonnable à la culture du maïs.

Une énergie saine

L’action du maïs sur la diminution du rejet de GES continue après sa transformation, puisque la substitution des carburants d’origine fossile par des biocarburants améliore les bilans d’émission de gaz à effet de serre. À quantité d’énergie égale, l’éthanol de maïs rejette deux fois moins de CO2 que l’essence. De plus, la méthanisation à base d’ensilage de maïs est un moyen efficace et rentable de produire de l’électricité et de la chaleur tout en limitant les émissions.

Une culture pleine d’énergie(s)

Avec le maïs, on produit de l’énergie mais aussi des biomatériaux et des matières premières pour la chimie du végétal. Son utilisation réduit la consommation des énergies fossiles, diminue les émissions de gaz à effet de serre et crée des emplois sur nos territoires.

La France n’a pas de pétrole mais elle a du maïs

Alternative à la pétrochimie, le maïs sert à la fabrication de colle, de papier, de matériaux de construction, de lessives, de peintures, de matériaux biodégradables (couche-culotte, vaisselle jetable, sac de caisse, capsule compatible Nespresso…) de médicaments, de cosmétiques et de molécules pour la chimie du végétal. À noter par exemple, un sac plastique issu du maïs se dégrade en moins de 6 mois contre 400 ans pour les sacs plastiques issus de la pétrochimie.

La révolution jaune avec la transformation du maïs

Du maïs dans vos voitures : le bioéthanol

Le bioéthanol, produit à partir de matière première végétale issue du maïs, du blé ou de la betterave, est un carburant renouvelable.

Le bioéthanol est actuellement présent dans toutes les essences distribuées à la pompe en France : à hauteur de 5 % dans le SP95-E5 et le SP98-E5, jusqu’à 10 % dans le SP95-E10 et entre 65 % et 85 % dans le superéthanol E85. Utiliser du bioéthanol comme carburant permet de générer moitié moins de CO2 dans l’atmosphère qu’avec de l’essence, et consomme 2 fois moins d’énergie fossile.

Le nombre de pompes de carburant disposant de E85 augmentent chaque année car ce carburant écologique est également le moins cher ! En janvier 2022, 2 712 stations-services distribuent le Superéthanol-E85

En Aquitaine, dans son usine de Lacq, Bioénergie du Sud-Ouest transforme plus de 500 000 tonnes de maïs en 2,2 millions d’hectolitres de bioéthanol par an. Et cette usine a produit du gel hydroalcoolique en 2020 et participé ainsi à la lutte contre la crise sanitaire.

www.bioethanolcarburant.com

Du maïs dans vos chaudières : le biogaz et le biométhane

En Europe, l’Allemagne est le premier pays producteur de biogaz issu de maïs fourrage et y consacre plus de 900 000 hectares. L’Italie se situe à la seconde place avec 130 000 hectares. Une centrale de biogaz de 500 kWh, fournie par 250 hectares de maïs, permet d’approvisionner en électricité 1 100 foyers pendant 1 an. En France, l’unité de méthanisation de Létang (77) injecte du biométhane issu de 300 hectares de maïs, dans un réseau de distribution local de gaz pour fournir de l’énergie à 1 000 foyers.

Mais quelle est la différence entre biogaz et biométhane ? Justement, ces deux gaz sont similaires, créés à partir de la méthanisation du maïs ; le biométhane n’est autre que du biogaz épuré – utilisé comme alternative au gaz naturel.

2 Économie

LA FRANCE, FORCE DE PRODUCTION

En France, en 2021, la culture du maïs représentait près de 10 % de la surface agricole utile (SAU). Trois millions d’hectares sont alloués à la culture du maïs en France.

Le maïs parvient même à briguer la place de deuxième céréale la plus cultivée en France, et celle de céréale la plus produite au monde. C’est donc une « grande » culture de premier plan, avec tous les enjeux que cette dénomination comporte.

Pour reprendre les propos de Matthieu Brun, chercheur en géopolitique et spécialiste des questions agricoles, « le maïs est aujourd’hui une culture profondément géostratégique ». Une culture géostratégique, c’est « une culture dont tout le monde a besoin, qui est produite partout, mais pas de façon uniforme ».

La céréale jaune est ainsi l’objet de nombreuses tractations et d’enjeux géopolitiques et contribue à la souveraineté alimentaire de la France et de l’UE.



LA FRANCE, 1er EXPORTATEUR EUROPÉEN dans une UE déficitaire en maïs

La France se place aujourd’hui en tant que leader du marché du maïs de l’UE. Ses atouts climatiques, ses sols, le savoir-faire des agriculteurs et l’organisation efficace des filières – de la recherche semencière, particulièrement innovante dans l’Hexagone, à la transformation, créatrice de valeur ajoutée – expliquent cette position.

Quelques chiffres sur les surfaces cultivées

  • La moitié des surfaces dédiées au maïs servent à produire du maïs ensilage (ou fourrage), utilisé pour alimenter les bovins élevés pour le lait et la viande ;
  • 48 % des surfaces sont consacrées au maïs grain, destiné là aussi à l’alimentation animale (il est particulièrement utilisé dans l’élevage de porcs et de volailles) ;
  • Les 2 % restants sont consacrés au maïs semence (les semences servent aux maïsiculteurs à replanter du maïs l’année suivante) et au maïs doux. Ce dernier type est le plus connu des consommateurs puisqu’il est destiné exclusivement à la consommation humaine. 

En France, en 2021, ce sont :

  • 1,4 million d’hectares de maïs fourrage
  • 1,53 million d’hectares de maïs grain
  • 85 000 hectares de maïs semences
  • 24 100 hectares de maïs doux

Le maïs grain : la principale exportation française

La France se positionne comme la principale force productrice de maïs de l’Union Européenne. Elle alimente en maïs la majorité de ses voisins.

La production de maïs en France est essentielle à la souveraineté de l’UE, car elle permet de fournir l’UE, avec une céréale conforme à ses normes de production et aux attentes de ses consommateurs. Le maïs grain produit en France est ainsi exporté à 45 % et quasi exclusivement dans des pays l’Union Européenne. C’est un maïs de qualité, produit en quantité suffisante pour approvisionner le continent qui doit régulièrement faire appel à l’importation pour répondre à ses besoins : Belgique et Pays-Bas importent du maïs pour la production d’amidon, tandis que l’Espagne et l’Allemagne se fournissent pour l’alimentation animale.

Carte répartition par hectares

Le maïs semence bleu-blanc-rouge, médaille d’or mondiale

La France est le premier producteur Européen de maïs semence et le premier exportateur mondial. Cette production de pointe est à la source de nombreux emplois : 26 entreprises de sélection travaillent avec 3500 producteurs de maïs semence. Tous les corps de métiers sont ainsi représentés, des ingénieurs qui confectionnent les variétés en R&D aux agriculteurs qui s’assurent de la reproduction des semences dans les champs.

Cette production agricole permet de fournir les agriculteurs européens en semences de grande qualité. L’exportation de semence de maïs et de sorgho a ainsi généré un excédent commercial de 556 millions d’euros lors de la campagne 2020/2021. C’est la marque d’un engouement pour un produit d’excellence, produit sur le sol de l’U.E.

Le maïs doux : une production du terroir pour nourrir les hommes

Le maïs doux est celui que l’on connaît le mieux et que l’on retrouve dans nos salades estivales. Il est vendu en conserve, surgelé, ou même directement en épi. Le marché du maïs doux tend à évoluer positivement : si l’image de la salade tomate-fêta-maïs est un incontournable de notre été, on retrouve du maïs dans de nombreux plats chauds (des chilis con/sin carne, par exemple !) désormais servis régulièrement sur les tables.

La restauration collective s’empare également de cet ingrédient de choix pour cuisiner des plats savoureux. C’est, selon les régions, souvent une production locale qui fournit les cantines et les cafétérias : un critère de choix lorsqu’il s’agit de privilégier les circuits courts et le made in France.

Là encore, le savoir-faire de la France est reconnu dans cette discipline : l’exportation du maïs doux, destiné à la consommation humaine, génère un excédent commercial de 137 millions d’euros en 2021.

LE MAÏS DOUX, DE LA COULEUR DANS NOS ASSIETTES

Le maïs doux est exclusivement destiné à la consommation humaine. Il est le plus souvent commercialisé en conserve, en surgelé ou en épis. Les variétés de maïs doux sont issues d’une sélection génétique ralentissant la transformation des glucides en amidon, ce qui lui permet de garder sa texture dite « douce », légèrement croquante, et son goût sucré.

La France exporte une partie du maïs doux qu’elle produit, signe que nos voisins européens réclament les produits qui sortent des champs de nos maïsiculteurs. 80 % de la production est ainsi destinée à l’Union Européenne.

Le maïs doux : un produit ultra frais

Au moment de la récolte, le maïs contient au minimum 70 % d’eau, ce qui le rend tendre et juteux. De façon à conserver intact ce goût sans en altérer la qualité ou les atouts nutritifs (notamment en termes de glucides, fibres et vitamines), le grain sera conditionné dans les six heures qui suivront sa récolte.

Le conditionnement en boîte est généralement sous vide et sans agent conservateur, ce qui lui permet d’être conservé à température ambiante pendant une longue période. C’est ainsi un indispensable des celliers des foyers français : toujours frais, toujours de première qualité, facile à cuisiner, le maïs s’intègre facilement dans de nombreux plats.

La filière maïs doux, née dans les années 70 s’est construite autour d’un partenariat fort entre les producteurs et les industriels, suivant une charte de production « Qualité et environnement ». L’enjeu : garantir en permanence une production d’excellence aux assiettes des consommateurs.

Récolte de maïs dans les Landes
Récolte du maïs doux dans les Landes

Le maïs doux présente de nombreux atouts nutritionnels

Principalement consommé dans les salades estivales ou en accompagnement, la consommation du maïs doux est en hausse au niveau mondial, et en France où la consommation a augmenté de 12 % depuis 2016. Il peut accompagner des grillades, du poisson, des salades (évidemment !), mais aussi des plats en sauces, notamment dans la cuisine latine/sud-américaine, où c’est un ingrédient clé des repas.  

Le maïs doux fournit très peu de lipides, notamment non-saturés : il s’agit de ce que l’on appelle plus communément le « bon » gras. Le maïs doux est aussi source de fibres, lesquelles sont indispensables au bon fonctionnement du système digestif, et contient du potassium, du phosphore, des oligo-éléments et des vitamines B9, bonnes pour les muscles et pour l’humeur.

Il est consommable sans modération, à déguster tout au long de l’année et plus particulièrement en saison, de juillet à octobre, où il est assurément un produit frais, récolté quelques jours ou quelques semaines auparavant.

Maïs sur table
Le maïs doux se met à table

POPCORN, LE MAÏS QUI S’ÉCLATE

Le maïs popcorn : portrait du roi de la fête

Le maïs popcorn est un maïs bien distinct des autres par la teneur de son amidon qui éclate à la chaleur. Le popcorn est ainsi produit en chauffant les grains de maïs. Il est facilement disponible à l’achat en grandes surfaces, où on peut le retrouver sous forme de grains à faire éclater, déjà éclaté, préparé et prêt à être consommé, ou encore en sachets micro-ondable pour une préparation pratique et ludique.

Le popcorn se déguste en général nature, salé ou sucré, mais on peut aussi le consommer avec différentes saveurs originales telles que la cacahuète, le parmesan, le caramel au beurre salé, chocolat…

Arrivé à la fin des années 1930 dans les salles de cinéma américaines, il faudra attendre les années 1990 pour qu’il fasse son entrée au cinéma en France. Les premières parcelles de maïs popcorn voient le jour en France au début des années 1990 en Midi-Pyrénées.

Notre pays y dédie aujourd’hui 9 000 hectares, situés en Charentes et le Sud-Ouest dans une zone centrée autour du Gers, avec 450 producteurs spécialisés. En l’espace d’une génération, la France s’est imposée comme le leader européen sur ce marché de niche, mais à haute valeur ajoutée.

Le popcorn mushroom fraîchement éclaté
Le popcorn mushroom fraîchement éclaté

Comment s’éclate-t-il ?

L’intérieur des grains de maïs à popcorn contient entre 8 et 25 % d’eau, enveloppée d’amidon. Lorsque le grain est chauffé, l’eau qu’il contient devient de la vapeur et gagne en volume. L’enveloppe d’amidon est alors soumise à cette pression en son cœur, et finit par éclater. Le taux d’eau contenu par le grain au moment de l’éclat est le responsable de la forme que prendra le grain de popcorn.

Il existe en effet deux formes de popcorn différentes : le « mushroom » et le « butterfly » ; « popcorn champignon » et « popcorn papillon ». Chacun d’eux tient son nom de sa forme après éclatement.

Typiquement, on retrouve le popcorn butterfly dans les cinémas ; le popcorn mushroom aura quant à lui une forme ronde. On le retrouve davantage ensaché en supermarché, car cette forme lui permet une meilleure adhérence aux enrobages divers et offre la possibilité aux marques de diversifier leur offre.


Le maïs : une culture au potentiel surprenant

L’agriculture française est aujourd’hui confrontée à un défi de taille : les besoins en céréales, maïs compris, ne cessent d’augmenter. En effet, les usages possibles du maïs se multiplient, souvent dans l’intérêt des consommateurs et du respect de l’environnement : la petite céréale jaune se veut une culture responsable, soucieuse des problématiques rencontrées par la société.

Le maïs a ainsi le potentiel de s’inscrire parfaitement dans la mouvance du flexitarisme et du végétarisme. Pour les végétariens, le maïs est un excellent complément alimentaire (en fibres, en lipides, notamment non-saturés, etc.) ; pour les flexitariens, qui attendent l’excellence de la filière élevage, le maïs est un aliment fiable et local pour nourrir les animaux. La viande et le lait produits s’inscrivent, ainsi dans une démarche de qualité made in France.

Le maïs, source d’énergie et de biomatériaux

On croise aussi le maïs dans les biocarburants, les bioplastiques, les biogaz… De nombreuses industries novatrices s’appuient sur la productivité et la polyvalence de cette céréale ! Le maïs apporte, , une réponse aux demandes sociétales et évolue avec celles-ci :

  • L’amidon du maïs, extrait en amidonnerie, sert ensuite à produire des ingrédients utilisés dans notre industrie agroalimentaire sans lesquels les plats cuisinés, pâtisseries et confiseries que nous connaissons n’auraient ni la même saveur, ni la même texture. Mais l’amidon est aussi utilisé dans une multitude de produits de notre quotidien : colles, adhésifs, détergents, cosmétiques, papiers, cartons, emballages, plastiques, isolants…
  • De fait, le maïs a également su trouver sa place dans la création de plastique biodégradable, ce qui en fait une alternative au pétrole. Le « bioplastique », produit à partir de ressources renouvelables, est désormais accessible ! Capsules de café, couverts jetables, couches-culottes : on retrouve ainsi du maïs dans de nombreux objets du quotidien.

Le maïs se retrouve également dans la fabrication de bioéthanol, un carburant issu de productions végétales (dont le maïs) destiné à alimenter les véhicules essence. Plus responsable que les carburants fossiles et renouvelable, ce bioéthanol est présent, en différentes proportions, dans toutes les essences disponibles à la pompe : à 7,5 % dans le SP95, jusqu’à 10% dans le E10 et jusqu’à 85 % dans le E85. En France, les surfaces dédiées au bioéthanol représentent moins de 2 % de la surface maïsicole et contribuent pleinement à la production alimentaire. En effet, la production d’éthanol génère un coproduit : des drèches riches en protéines et utilisées en alimentation du bétail. 

  • La méthanisation agricole à partir de fumiers, déchet, cultures intermédiaires (plantées entre deux cultures alimentaire principales) permet de produire du biométhane, une alternative durable au gaz de ville. Le gain en autonomie vis-à-vis du gaz fossile, forcément importé, est un des enjeux énergétiques et géostratégiques majeurs de la France pour les années à venir. Grace à sa productivité et son fort pouvoir méthanogène, le maïs est une source de biogaz français à même de contribuer à un afflux régulier de combustible renouvelable.
Augmentation du prix du gaz de ville depuis juillet 2005
Augmentation du prix du gaz de ville depuis juillet 2005.

Le potentiel se révèle, la concurrence aussi

La France est actuellement un moteur de la production de maïs en Europe mais est en proie à une concurrence étrangère pas toujours soumise aux mêmes règles de production : des maïs OGM, produits avec du glyphosate, des néonicotinoïdes ou même de l’Atrazine, entre dans l’UE. Et ces distorsions existent même au sein de l’UE : manque de compétitivité faute de protection contre les ravageurs, coût du travail plus élevé, engrais plus chers, tailles d’exploitations plus petites et moins bon accès à l’irrigation.

Après 2 années de pandémie et un conflit armé à ses portes, l’UE a pris conscience de l’importance de notre souveraineté alimentaire et énergétique. La France devra pouvoir approvisionner davantage l’UE avec maïs de qualité répondant aux attentes de consommateurs européens.

Pourtant eau, soleil, diversité des sols, savoir-faire des agriculteurs, le maïs français bénéficie de nombreux atouts !

Les usages du maïs
Les usages du maïs

3 Territoire

LE MAÏS AU CŒUR DES TERRITOIRES

Grâce à une immense diversité de variétés, le maïs est cultivé dans presque tous les pays du monde. Jaune, rouge, noir, blanc, bleu, violet… Il existe des épis de toutes les couleurs.

En France le maïs est cultivé dans presque toutes nos régions. Années après années les sélectionneurs de maïs créent des variétés adaptées aux nombreux territoires et aux différents usages de la culture.

À chaque territoire sa spécialité

Dans l’Ouest, le maïs est indispensable à l’économie de la filière lait et de l’élevage en général. Il assure la performance et la rentabilité des troupeaux : les producteurs de lait cultivent leur maïs afin de maîtriser le coût de revient. Près de 50% du maïs français est consommé directement sur l’exploitation. C’est un pilier de l’alimentation animale, en fourrage pour les vaches laitières, ou en grain par les volailles ou les porcs.


Dans l’Est, les industries semoulières et amidonnières permettent d’extraire l’amidon du maïs qui est ensuite transformé en ingrédients contenus de nombreux produits du quotidien. Produits d’entretien, médicaments, cosmétiques, bioplastiques, bonbons… contiennent du maïs !


Dans le Sud-Ouest, le maïs a permis le développement de filières agroalimentaires aux standards élevés, comme le foie gras, ou encore, le jambon de Bayonne, dont l’appellation est protégée.

Mais le maïs est présent d’en d’autres régions : en Rhône-Alpes, le maïs grain est à la base de la volaille de Bresse par exemple.

C’EST TOUS LES JOURS MAÏS !

Présent dans plus de 3 500 produits du quotidien, dont 600 non-alimentaires, les débouchés possibles des différents types de maïs offrent de belles perspectives pour de nombreuses industries.

La filière maïs c’est 300.000 emplois directs et induits en France et ¼ des produits disponibles en supermarchés contiennent du maïs !

Le maïs, une ressource majeure pour une alimentation de qualité

Grâce à ses atouts nutritionnels et économiques, le maïs est, avec le blé et le riz, la principale ressource alimentaire au monde.

La France produit 16 millions de tonnes de maïs par an, sur 3.2 millions d’hectares. Chaque hectare de maïs fourrage permet de produire 21 000 litres de lait, soit la consommation en lait annuelle de 350 personnes environ.

En France, ce sont d’ailleurs 85 % à 87 % des surfaces en maïs qui sont destinées à l’alimentation animale sous forme de fourrage, de grains humides ou de grains séchés et broyés. Les 13 à 15% restants sont dédiés à l’alimentation humaine.

Le maïs entre ainsi dans la fabrication de nombreux produits alimentaires transformés du quotidien comme les corn-flakes, les petits pots pour bébés, les potages, les bonbons, les pizzas… via la semoule, l’amidon ou ses dérivés.


Également « haut de gamme », le maïs entre dans le cahier des charges de nombreuses productions de qualité, dont des labels et AOC tels que :

  • Poulets de Bresse
  • Jambon de Bayonne
  • Poulet jaune des Landes
  • Bovins de race Blonde d’Aquitaine
  • Foie gras du Sud-ouest

La céréale jaune est justement très appréciée pour sa couleur : les pigments naturels du grain, appelés xanthophylles, permettent aux poules de pondre des œufs bien jaunes qui sont la base de nombreux labels de qualité.

Mais pour certaines productions, c’est le blanc qui est recherché. C’est le cas de certains fois gras ou de la volaille de Bresse. Dans ce cas, les variétés utilisées sont à grain jaune pâle ou blanc.

Schéma des débouchés du maïs

Schéma des débouchés du maïs

Le maïs, une alternative sans gluten

 

Le gluten* est une protéine du blé présente dans de très nombreux produits céréaliers, à l’exception du maïs et du riz. Ces derniers peuvent donc être utilisés comme produit de substitution dans diverses préparations culinaires.

Certaines personnes intolérantes au gluten* doivent le limiter, voir l’éliminer de leur alimentation.

 

Pour répondre à ces besoins, des industriels ont élaboré des pâtes à base de farines de maïs et de riz. Son bon goût tient dans une recette qui mixe des farines de maïs et de riz (65 % de maïs blanc, 30 % de maïs jaune et 5 % de riz), ce qui leur donne un goût très proche des pâtes traditionnelles élaborées à base de blé dur.

 

* Gluten : mélange de protéines contenues dans certaines céréales telles que le blé, l’orge, l’avoine et le seigle, et donc dans de nombreux produits transformés.

LE MAÏS, RESSOURCE ALIMENTAIRE DES ÉLEVAGES

Du champ à l’auge de l’animal, le maïs est le plus souvent utilisé en « circuit court ».

Le maïs grain, allié des fabricants d’alimentation du bétail

Le maïs grain est très apprécié en alimentation animale, notamment de porc et de volailles. C’est la céréale la plus riche en énergie, cela grâce à sa teneur élevée en amidon.


100 kg de maïs permettent de produire :

  • 60 kg de porc
  • 83 douzaines d’œufs
  • 80 kg de dinde
  • 45 kg de pintade
  • 30 kg de canard gras dont 2.5 kg de foie gras


L’autre atout du maïs grain, c’est sa présence sur l’ensemble du territoire. Les quelques 300 sites de production d’alimentation animale, tous proches des champs de maïs, peuvent facilement être approvisionnés.

32 % de la production de maïs grain servent à l’alimentation animale en France.

Le maïs fourrage : l’alimentation des troupeaux laitiers

Le maïs est devenu une ressource indispensable dans l’élevage bovin. Les éleveurs cultivent leur maïs, récoltent la plante entière, puis broient le tout. Ce mélange s’appelle de maïs fourrage et peut se conserver facilement sur la ferme.

Ce fourrage peut ensuite être distribué tout au long de l’année et en particulier l’hiver lorsque l’herbe ne pousse plus. Dans de nombreuses zones de production laitière, le maïs un élément indispensable pour garder un troupeau productif et en bonne santé. Le maïs nourrit ainsi les vaches en hiver lorsqu’elles sont à l’étable et le fumier permet ensuite de bien faire pousser l’herbe en la fertilisant : voici l’exemple d’un véritable cercle vertueux.

L’énergie du grain permet aux vaches de produire du lait de bonne qualité, quelle que soit la saison. Ce lait sera ensuite utilisé pour toute une gamme de produits laitiers : beurre, yaourts, fromages et bien d’autres desserts lactés.

Atouts du maïs pour les éleveurs :

  • Ils maîtrisent l’alimentation du troupeau et s’assurent d’un rapport quantité/prix optimal. L’éleveur choisi sa variété de maïs en fonction des condition pédoclimatiques de ses parcelles, pour parvenir au meilleur résultat possible.
  • Ils s’assurent de la qualité du produit final qu’ils donnent à leurs animaux grâce au choix d’une variété de maïs de haute valeur nutritionnelle.
  • Le maïs fourrage c’est la sécurité alimentaire des bovins toute l’année

Découvrez avec cette courte vidéo, comment le lait est produit grâce au maïs fourrage :

https://lesepisodesduchangement.fr/episode-video/etienne-sait-que-les-vaches-mangent-du-mais/

4 Histoire

Le maïs, une culture de passion

L’histoire du maïs, depuis ses origines, révèle que les hommes l’ont à la fois vénéré et aidé à grandir, pour le rendre indispensable à un grand nombre d’activités agricoles et industrielles.

Le maïs et l’homme, des destins indissociables

Le maïs, de tout temps et pour chaque secteur géographique, a et des caractéristiques génétiques propres qui le rendaient particulièrement adapté à son milieu. Durant des milliers d’années, la plante jaune a été façonnée, transformée, adaptée aux besoins de l’homme tout en respectant les siens.

Partout où il est utilisé, il constitue la base nutritionnelle et économique des civilisations qui s’y sont essayées. Les peuples Incas, Mayas et Aztèques se sont essentiellement nourris de cette plante, ont croisé les plants les plus productifs entre eux, et sont parvenus à sélectionner génétiquement les meilleures souches.

La découverte du maïs par l’Europe a permis de lutter contre la faim, la mortalité infantile, et a permis l’élevage de bétail à plus grande échelle. Il était et reste gage de sécurité alimentaire.

Aujourd’hui, face aux défis écologiques qui se présentent à nous, le maïs se découvre de plus en plus d’utilisations possibles et s’impose comme un allié majeur pour notre gestion de l’impact climatique. Nous consommons tous du maïs au quotidien, notamment utilisé en substitution de produits à fort impact carbone : on le retrouve par exemple comme base des bioplastiques, des biocarburants…

Ses usages sont nombreux et se diversifient depuis quatre siècles, au fur et à mesure des avancées de la recherche.

Maïs

Première culture produite au monde

En perte de vitesse au XXème siècle, la production de maïs a été relancée par l’hybridation, qui l’a rendu plus facilement adaptable aux différentes façons de produire. Le maïs est aujourd’hui la première plante produite dans le monde : en 2011, 860 millions de tonnes ont été cultivées sur 175 millions d’hectares.

Sa variabilité génétique et la multiplicité de ses utilisations expliquent que son succès a perduré jusqu’aujourd’hui : à chaque nouveau cas d’usage, une variante génétique peut s’adapter à la typologie du terrain, au stress hydrique, etc.

Les agriculteurs sont ainsi des acteurs décisionnels et proactifs du progrès génétique, notamment par leurs choix variétaux et par le mode de production qu’ils pratiquent. L’agriculteur s’adresse aujourd’hui à ses fournisseurs de graines (on les appelle des « semences », et les producteurs des « semenciers ») pour choisir les caractéristiques de ses pieds, sélectionner ce qui lui convient et ainsi trouver la variété faite pour lui. C’est ainsi la semence qui s’adapte à l’agriculteur et à son champ, pour garantir le « perfect match ».

Maïs 2

Une plante pleine d’atouts

Le maïs a de nombreux atouts, découverts par les contemporains et les savants du XVIIème siècle :

  • Rendement d’emblée : c’est le principal argument avancé. Les quantités produites la première année sont 50 % supérieures à celles du froment, céréale de référence ;
  • La multiplicité de ses cas d’utilisations : le grain pour les volailles, les canards, mais aussi les cochons. Les feuilles et les tiges prélevées à partir de la floraison sont gardées pour le bétail : tout est bon dans le maïs !
  • Du point de vue de l’agronomie, le maïs supporte la culture dans les vallées humides et les parcelles inondables, là où les autres cultures ne peuvent pas se développer.
  • Sur le plan agronomique encore, la nouveauté des plantes sarclées (semées en ligne comme chez les Incas), permet de les désherber à la main tout en garantissant (contrairement aux cultures semées à la volée) l’absence de mauvaises herbes concurrentes.  
  • L’implantation du maïs a été facilitée au cours du XIXème siècle : le maïs était considéré parmi les « menus grains », ce qui l’exonérait de dîme pour favoriser son introduction. Au milieu du XIXème siècle, de nombreux traités décrivent précisément l’itinéraire de culture recommandé pour le maïs. Ceux-ci fourmillent également de conseils détaillés pour ses utilisations gastronomiques.

Le maïs et l’Europe, une histoire d’amour depuis 4 siècles

Tout comme la pomme de terre, la tomate, la courge et le tournesol, le maïs est originaire du continent américain. Il était déjà cultivé au Mexique il y a plus de 7.000 ans, et a été introduit en Europe par les grands explorateurs du XVème et XVIème siècle.

La France adopte le maïs dès le XVIIème siècle, en particulier dans la Bresse, terre d’élevage, avant que sa culture s’étende dans tout le Sud-ouest. Aujourd’hui encore, ces zones correspondent aux zones d’excellence de la culture et de l’élevage.

Le maïs, par son histoire, témoigne de son enracinement ancien dans notre culture agricole et notre développement économique.

Introduit en Europe au XVème siècle

Comme la plupart des plantes originaires du Nouveau Monde (dont les plus connues sont la pomme de terre, la tomate, le tabac, la vanille, la courge, le tournesol…), le maïs a été introduit en Europe par les grands explorateurs du XVème et du XVIème siècle. Le maïs a ainsi été importé par l’équipage de Christophe Colomb lui-même.

Les nouvelles cultures importées des « Indes occidentales » se sont développées avec l’essor économique de l’Occident, le recul des famines et l’élévation du niveau de vie des Français. Le maïs a ensuite poursuivi son expansion en France et en Europe, au XVIIIème siècle, complétant l’influence du blé et de l’épeautre.

En 1600, le maïs n’est vraiment cultivé qu’en Espagne et en Italie et il commence également à être cultivé dans les jardins plus au nord avec d’autres populations génétiques pendant le XVIème siècle.

La France adopte le maïs au XVIIème siècle. La première mention certaine de la présence du maïs comme culture se situe dans la Bresse dans un acte notarié de Montpont en 1612, et dans les mercuriales de Louhans en 1625 sous le nom de « Turquis » (son nom en patois bressan de l’époque). À la fin du XVIIème siècle, le maïs est cultivé dans tout le Sud-ouest.

Le contexte était favorable : au cours des graves crises alimentaires et des années de disette, cette céréale devient la nourriture des paysans grâce à sa productivité supérieure à celle du froment et sa régularité de rendement. L’autre avantage du maïs est sa robustesse : sa production reste relativement stable malgré la chaleur ou l’humidité, ce qui n’était pas le cas du blé ou de l’épeautre.

Le maïs est accompagné par le progrès du matériel agricole : charrue, semoir mécanique à alvéoles, égreneuse, systèmes de ventilations des grains. Ce matériel est décrit dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, ainsi que dans de nombreux traités sur les maïs au début du XIXème siècle.

Maïs

Son essor depuis les années 1930

Le renouveau de la culture commence dans les années 1930 par l’organisation syndicale des producteurs, avec la création en 1934 de l’Association Générale des Producteurs de Maïs (AGPM) qui lance la recherche expérimentale à Orthez.

C’est le Plan Marshall, en 1948, qui permettra d’introduire des hybrides américains à tester simultanément dans une douzaine de stations expérimentales françaises. Comme au XVIème siècle, on apprivoise de nouveau ces maïs venus d’Amérique.

Le couronnement symbolique de cette relation croisée entre l’Amérique et l’Europe sera l’œuvre de l’INRA (Institut de Recherche Agronomique) en 1957 avec la création des premiers hybrides français en croisant une lignée américaine (tardive) et une lignée française (précoce). Cette variété sera nommée F2, créée à partir d’une population de maïs d’altitude des monts de Lacaune dans le Tarn, une souche elle-même lointaine descendante d’un maïs américain qui a été introduit en France au XVIIème siècle.

Il en résulte que le rendement moyen français de l’époque, qui est encore de 14 q/ha (sur 300 000 ha), doublera aussi bien en productivité qu’en surface cultivée entre 1948 et 1960 (28 q sur 600 000 ha), soit une production quatre fois plus élevée.

  • En 1840, les premières statistiques agricoles nationales évaluent le rendement moyen à 8.5 q/ha pour 632 000 hectares cultivés.

q/ha = quintal par hectare, le nombre de centaines de kilos produits par hectare.

Un siècle plus tard, en 1938, la France enregistrera le rendement « record » de 18 q/ha (le rendement moyen du Blé était de 11.5 q/ha en 1930). La productivité doublera encore en 1980, puis de nouveau en 2011 pour atteindre 105 q/ha.

De nos jours, avec sa surface cultivée de 3 millions d’hectares, la France se place en tête de peloton, tant sur sa performance que sur sa technicité.

Ainsi le maïs, par son histoire, témoigne de son enracinement ancien dans la culture agraire européenne. Cette plante d’origine américaine est la plus rapidement et la plus largement introduite sur le vieux continent. Le maïs y a accompagné et permis les progrès agricoles depuis quatre siècles.

 
Par son ancrage ancien dans de nombreux terroirs, le maïs appartient au patrimoine français et européen, tant sur le plan cultural que sur le plan culturel.


LE SAVIEZ-VOUS ?

  • Le maïs a été domestiqué au Mexique il y a plus de 7.000 ans
  • Le maïs est cultivé en France depuis le XVIIème siècle