LA FRANCE, FORCE DE PRODUCTION

En France, en 2021, la culture du maïs représentait près de 10 % de la surface agricole utile (SAU). Trois millions d’hectares sont alloués à la culture du maïs en France.

Le maïs parvient même à briguer la place de deuxième céréale la plus cultivée en France, et celle de céréale la plus produite au monde. C’est donc une « grande » culture de premier plan, avec tous les enjeux que cette dénomination comporte.

Pour reprendre les propos de Matthieu Brun, chercheur en géopolitique et spécialiste des questions agricoles, « le maïs est aujourd’hui une culture profondément géostratégique ». Une culture géostratégique, c’est « une culture dont tout le monde a besoin, qui est produite partout, mais pas de façon uniforme ».

La céréale jaune est ainsi l’objet de nombreuses tractations et d’enjeux géopolitiques et contribue à la souveraineté alimentaire de la France et de l’UE.



LA FRANCE, 1er EXPORTATEUR EUROPÉEN dans une UE déficitaire en maïs

La France se place aujourd’hui en tant que leader du marché du maïs de l’UE. Ses atouts climatiques, ses sols, le savoir-faire des agriculteurs et l’organisation efficace des filières – de la recherche semencière, particulièrement innovante dans l’Hexagone, à la transformation, créatrice de valeur ajoutée – expliquent cette position.

Quelques chiffres sur les surfaces cultivées

  • La moitié des surfaces dédiées au maïs servent à produire du maïs ensilage (ou fourrage), utilisé pour alimenter les bovins élevés pour le lait et la viande ;
  • 48 % des surfaces sont consacrées au maïs grain, destiné là aussi à l’alimentation animale (il est particulièrement utilisé dans l’élevage de porcs et de volailles) ;
  • Les 2 % restants sont consacrés au maïs semence (les semences servent aux maïsiculteurs à replanter du maïs l’année suivante) et au maïs doux. Ce dernier type est le plus connu des consommateurs puisqu’il est destiné exclusivement à la consommation humaine. 

En France, en 2021, ce sont :

  • 1,4 million d’hectares de maïs fourrage
  • 1,53 million d’hectares de maïs grain
  • 85 000 hectares de maïs semences
  • 24 100 hectares de maïs doux

Le maïs grain : la principale exportation française

La France se positionne comme la principale force productrice de maïs de l’Union Européenne. Elle alimente en maïs la majorité de ses voisins.

La production de maïs en France est essentielle à la souveraineté de l’UE, car elle permet de fournir l’UE, avec une céréale conforme à ses normes de production et aux attentes de ses consommateurs. Le maïs grain produit en France est ainsi exporté à 45 % et quasi exclusivement dans des pays l’Union Européenne. C’est un maïs de qualité, produit en quantité suffisante pour approvisionner le continent qui doit régulièrement faire appel à l’importation pour répondre à ses besoins : Belgique et Pays-Bas importent du maïs pour la production d’amidon, tandis que l’Espagne et l’Allemagne se fournissent pour l’alimentation animale.

Carte répartition par hectares

Le maïs semence bleu-blanc-rouge, médaille d’or mondiale

La France est le premier producteur Européen de maïs semence et le premier exportateur mondial. Cette production de pointe est à la source de nombreux emplois : 26 entreprises de sélection travaillent avec 3500 producteurs de maïs semence. Tous les corps de métiers sont ainsi représentés, des ingénieurs qui confectionnent les variétés en R&D aux agriculteurs qui s’assurent de la reproduction des semences dans les champs.

Cette production agricole permet de fournir les agriculteurs européens en semences de grande qualité. L’exportation de semence de maïs et de sorgho a ainsi généré un excédent commercial de 556 millions d’euros lors de la campagne 2020/2021. C’est la marque d’un engouement pour un produit d’excellence, produit sur le sol de l’U.E.

Le maïs doux : une production du terroir pour nourrir les hommes

Le maïs doux est celui que l’on connaît le mieux et que l’on retrouve dans nos salades estivales. Il est vendu en conserve, surgelé, ou même directement en épi. Le marché du maïs doux tend à évoluer positivement : si l’image de la salade tomate-fêta-maïs est un incontournable de notre été, on retrouve du maïs dans de nombreux plats chauds (des chilis con/sin carne, par exemple !) désormais servis régulièrement sur les tables.

La restauration collective s’empare également de cet ingrédient de choix pour cuisiner des plats savoureux. C’est, selon les régions, souvent une production locale qui fournit les cantines et les cafétérias : un critère de choix lorsqu’il s’agit de privilégier les circuits courts et le made in France.

Là encore, le savoir-faire de la France est reconnu dans cette discipline : l’exportation du maïs doux, destiné à la consommation humaine, génère un excédent commercial de 137 millions d’euros en 2021.